A partir d'une collection de plantes
En 1990, un enseignant-chercheur de l'ENESAD* a commencé à constituer une collection de moutardes brunes de provenance du monde entier. Les graines ont été semées, les plantes décrites ; les
lignées ont été fixées, c'est à dire rendues stables et homogènes pour pouvoir devenir des géniteurs dans les schémas d'amélioration.
Dès 1993, deux
variétés issues de ces cribles ont été proposées à l'inscription du
Catalogue officiel des
espèces et variétés. Mais elles étaient trop tardives et sensibles à la
verse. D'autres ont suivi, présentant des
caractères agronomiques et industriels plus satisfaisants.
* ENESAD : Établissement National d'Enseignement Supérieur Agronomique de Dijon
Un programme de création variétale efficace
Le vrai progrès vient du programme de sélection, avec des
croisements orientés entre
lignées aux qualités complémentaires. La première variété, Espérance, est déposée en 2003. Aujourd'hui les 3200 ha de moutarde sont ensemencés avec 9
variétés, et 78 variétés sont en expérimentation.
Petit à petit, les améliorations variétales rendent la culture plus intéressante à la fois pour les agriculteurs et pour la transformation industrielle (voir encadrés).
Un développement intelligent
La raison pour laquelle la culture avait été abandonnée est la faiblesse du rendement de la moutarde brune.
Chercheurs, agriculteurs, chambre d'agriculture et transformateurs bourguignons se sont regroupés dès 1990 en association pour promouvoir la culture. Les progrès variétaux et techniques joints aux efforts de prix, par rapport aux graines importées, consentis par les industriels bourguignons désireux de retrouver une production locale, ont abouti à un doublement des surfaces entre 2008 et 2009.